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Réforme de la facturation électronique (RFE) : comprendre les cas d’usage (Norme AFNOR XP Z12-014)

  • Photo du rédacteur: Chloé Gb
    Chloé Gb
  • 14 oct.
  • 3 min de lecture

Mise à jour le 06/10/2025


La réforme de la facturation électronique (RFE) est une étape majeure dans la modernisation des échanges entre entreprises. Elle s’applique à toutes les entreprises assujetties à la TVA en France.


L’objectif : généraliser les échanges de données de facturation en temps réel, via les Plateformes Agréées (PA) et le Concentrateur de données (CDD), pour assurer une transmission fluide à l’administration fiscale et renforcer la lutte contre la fraude à la TVA. 


La norme AFNOR XP Z12-014, publiée par AFNOR en juillet 2025, définit les cas d’usage B2B de la réforme et complète les normes XP Z12-012 (formats et statuts des messages) et XP Z12-013 (API PA). 


Norme AFNOR XP Z12-014

 

1. Contexte et enjeux de la réforme de la facture électronique 

La généralisation de la facturation électronique, initiée via Chorus Pro pour les marchés publics, s’étend désormais à toutes les transactions entre entreprises assujetties à la TVA. La réception sera obligatoire dès 2026, et l’émission dès le 1er septembre 2026 pour les grandes entreprises et ETI. 


La réforme inclut également un volet e-reporting, imposant la transmission à l’administration fiscale des données de transaction, de paiement et des informations facturées. Cette exigence concerne les éditeurs de logiciels, les PA et les ERP, avec des évolutions des normes NF (notamment NF 525). 



2. La norme AFNOR XP Z12-014 : un guide opérationnel pour les cas d’usage 

La dernière version de la norme XP Z12-014, publiée en juillet 2025 par AFNOR, détaille 36 scénarios B2B couverts par la réforme, fournissant un cadre pour aligner émetteurs, destinataires, PA et tiers (fiscalistes, experts-comptables, prestataires de paiement, etc.). 


Elle s’inscrit dans la philosophie AFNOR « Un même problème, une même solution », permettant de traiter de manière unifiée des cas similaires et renforçant l’interopérabilité dans un écosystème complexe. 


3. Vers la mise en œuvre concrète : principes, acteurs, formats et cycles de vie 


a) Rôles des acteurs 

La norme définit clairement les responsabilités de chaque acteur : 

  • Vendeur : émet la facture. 

  • PA émetteur :  vérifie le format, effectue les contrôles réglementaires, puis transmet le flux à l’administration fiscale et au PDP du destinataire. 

  • PA destinataire : met la facture à disposition, effectue les contrôles (structure, règles de gestion, doublon…), et renvoie les statuts du cycle de vie. 

  • Acheteur : traite la facture, met à jour les statuts (acceptée, refusée, payée, etc.).


b) Formats structurés obligatoires 

Les factures doivent respecter des formats standardisés compatibles avec la norme européenne EN 16931 et ses profils français (ex. EXTENDED-CTC-FR). Les formats UBL, UN/CEFACT CII ou Factur-X assurent à la fois lisibilité machine et humaine. 


c) Cycle de vie et statuts 

La norme définit les statuts à échanger tout au long du cycle de vie d’une facture, dans le bon ordre, y compris pour les scénarios multi-plateformes, et exige que le lot soit globalement valide. 


d) Exemples sectoriels et complexité opérationnelle 

La norme XP Z12-014 couvre des secteurs variés (agriculture, BTP, banque, transport, publicité, télécoms, etc.) et des cas spécifiques comme l’auto-facturation, la multi-facturation, la co-facturation ou l’intervention de tiers, afin de refléter les réalités métiers des entreprises assujetties. 

 

 

4. Enjeux pour les entreprises et la chaîne comptable 


a) Entreprises de taille intermédiaire (ETI), PME, TPE et micro-entreprises 

Les ETI et grandes entreprises doivent être conformes dès le 1er septembre 2026. Les prestataires de services et experts-comptables doivent anticiper cette obligation pour sécuriser les processus opérationnels. 


b) Rôle des experts-comptables 

Ils accompagnent la mise en œuvre : conseil sur les formats, validation des PA, intégration aux ERP, et gestion des situations complexes (factures rejetées, litiges, etc.). 


c) Pilotage de la réforme 

La réforme impacte les processus métiers et la conformité fiscale, et peut devenir un levier de performance. Dès juin 2025, les entreprises doivent commencer les mises à jour de leurs systèmes et processus. 

 

 

Conclusion : comment préparer une transition réussie ? 


La Réforme de la facture électronique (RFE) transforme profondément les échanges entre entreprises assujetties à la TVA, nécessitant une mise à jour des systèmes, processus et compétences. La norme XP Z12-014 fournit un cadre opérationnel commun pour les cas d’usage B2B. 


Pour être conformes d’ici le 1er septembre 2026, les entreprises assujetties à la TVA doivent collaborer avec leurs PA, mettre à jour leurs données de facturation et respecter les formats EN 16931 ainsi que les statuts requis. Les experts-comptables peuvent accompagner cette transition. Au-delà de la conformité, la réforme est une opportunité de moderniser la fonction finance, renforcer la traçabilité et sécuriser les échanges avec l’administration fiscale. 

 
 
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